Le Monarque de Fatu Iva (Pomarea whitneyi), un oiseau endémique de l’île de Fatu Hiva et nulle part ailleurs dans le monde, est aujourd’hui l’une des espèces les plus menacées d’extinction de la planète.
En 2023, la population était estimée à seulement 19 individus, dont 4 femelles fertiles. Aujourd’hui, il n’en resterait plus que 16, répartis en 3 couples reproducteurs. Deux femelles âgées ont cessé de pondre ou ont disparu, mais une lueur d’espoir subsiste : deux jeunes femelles ont récemment rejoint la population reproductive.
Cependant, les défis restent immenses. La malaria aviaire, transmise par les moustiques Culex, continue de décimer les jeunes au nid et lors de leur envol. Les prédateurs introduits – rats et chats errants – s’attaquent aux œufs, aux poussins, et même aux adultes.
Les deux derniers jeunes nés en milieu naturel (en 2024 et 2025) ont quitté le nid avec succès, mais ont tous deux disparu 2 et 4 mois plus tard.
En parallèle, un centre d’élevage a été mis en place en 2023 grâce à l’accueil généreux de Madame Sarah Vaki sur ses terres. Une première étude a permis de tester l’incubation artificielle de plusieurs œufs, sans succès. En revanche, un jeune poussin prélevé dans un nid menacé à 5 jours d’âge en 2024 est toujours vivant et en bonne santé en captivité.
Dans le cadre du projet LIFE STOP EXTINCTION, la SOP Manu et ses partenaires mènent de nombreuses actions:
Le centre d’élevage va être ré-équiper et une volière de grande capacité est en cours de construction pour accueillir et espérer reproduire ces oiseaux en captivité, en attendant de pouvoir réintroduire les jeunes lorsque le risque lié à la malaria aviaire aura diminué.
Par ailleurs, un partenariat stratégique avec l’ILM et l’IRD a été lancé pour étudier la possibilité de produire et relâcher des moustiques stériles afin de lutter durablement contre la malaria aviaire. Une étude épidémiologique sur la répartition de la maladie et l’occupation des habitats par les moustiques va prochainement débuter.
Enfin, pour augmenter les chances de réussite du programme, une mission a récemment été menée à Hawaï, afin d’apprendre des expériences d’élevage menées sur des espèces similaires. Un projet de prélèvement d’œufs de Monarque de Tahiti est également à l’étude, dans l’objectif de perfectionner les techniques d’incubation et de réintroduction sur une espèce moins menacée.